Mes amis les arbres
Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent que je souffre d'un léger désordre de l'oreille interne communément appelé vertige.
Enfin léger désordre est un doux euphémisme. Il y a quelques années, j'avais la trouille debout sur une chaise.
Même pas en rêve je n'aurais fait d'escalade, j'évitais les grandes roues des fêtes foraines comme la peste et je maudissais les copains qui avaient le mauvais goût d'habiter au 16 ème étage avec balcon.
Mais il semblerait que le vertige soit une affection qui s'améliore avec l'âge (contrairement aux rides qui s'aggravent suivant une courbe exponentielle au fil du temps ou à la gravité qui malmène les chairs vieillissantes!).
La preuve, j'ai installé une échelle de bibliothécaire qui va jusqu'au plafond dans la boutique. et je n'ai même pas peur d'y grimper, A la grande joie des enfants de mes clients qui s'exclament régulièrement et avec un enthousiasme moqueur : "Eehh t'as une culotte rose (bleue/rouge/violette, selon le jour, rapport que je change tous les jours de culotte. Oui Madâââââme!)".
Mais le test absolu du vertige-qui-s'améliore a eu lieu cet été, durant les vacances.
Moi qui vous cause, j'ai tenté l'accro-branche. Un sport de grand malade, inventé certainement un soir de déprime suicidaire par un évadé d'asile psychiatrique en mal de sensations fortes. L'accro-branche surfe sur la tendance des sports de plein air, du retour à la nature et de la communion avé nos amis les zarbres et les zécureuils, lesquels doivent bien se marrer.
Parce que cette tendance elle surfe certes, mais pas normalement comme il se doit sur un océan, avec requins, houle et vagues mortelles et risque de noyade, non. Là on surfe au sommet d'arbres de préférence hauts, avec juste le sol dur et pas du tout moelleux loin en bas. Pis en fait on surfe pas tant que ça, on saute, on crapahute, on glisse, on se suspend, on fait ce qu'on peut au détriment de toute dignité pour passer d'une minuscule plateforme de 1m de diamètre à une autre plateforme ridicule située à dix mètres du sol.
Et il semblerait que l'accro-branche soir un sport de Djeuns'. Fallait voir les mominets de 12-13 ans se balader, relax Max, de tirolienne en pont de singe, accrochant et décrochant poulies et mousquetons avec leurs deux mains (oui leurs deux mains!! Même pas ils se tiennent ces cinglés!) avec la décontraction caractéristiques des ceusses qui ne réalisent pas qu'ils frôlent la mort à chaque instant. Moi, j'avais décidé de développer le côté proche de la nature de l'activité : mes deux mains n'étaient pas libres rapport que j'vais en permanence un bras enlacé autour de l'arbre le plus proche. Ça aide pas la manipulations de mousqueton mais ça créer des liens avec l'élément végétal.
Pis ça fait rire les djeuns' en question, à commencer par la belette qui elle, se promenait de branche ne branche sur le parcours enfant comme si elle avait fait ça toute sa vie.....
Mon verdict : heurusement que le ridicule ne tue pas!
Mais soyons honnêtes, avec un peu de recul, c'était chouette. Suffit de ne pas réfléchir entre chaque obstacle, sinon c'est la fin des haricots.
Je précise que les photos ont été prises sur le parcours vert, soit le parcours le plus facile pour les plus de 1m30, mais que le mari chéri m'a inscrite à l'insu de mon plein gré au parcours bleu, autrement plus balèze!
Le traître.... mais je crois que sur ce coup là, je l'ai impressionné :o))